Bosser avec les startups, est-ce vraiment cool ?
Dans l’imaginaire populaire, les startups représentent un monde à part, où les geeks côtoient les business angels (aux dents forcément longues) dans des soirées branchées, tout en concevant le prochain Facebook dans leur garage. Voilà pour le cliché. Dans la réalité, ces jeunes entreprises reposent souvent sur les épaules de deux ou trois associés motivés, désireux de tenter l’aventure de l’entrepreneuriat en explorant de nouvelles voies.
Si les startups font face aux mêmes enjeux que toutes les petites entreprises, elles possèdent néanmoins certaines caractéristiques qui leur sont propres. Celles-ci font d’elles des clients un peu à part pour les agences digitales.
On vous explique pourquoi avoir une startup parmi vos clients, ça peut être le paradis, tout comme ça peut parfois tourner à la cata.
Pourquoi travailler avec une startup, c’est le rêve : les « pour »
- En règle générale, la startup génération fonctionne le plus souvent en mode cool. Votre client a l’habitude de travailler en direct avec de nombreux interlocuteurs différents, il sait vous faire confiance et n’est pas sans cesse derrière votre dos à reprendre la moindre étape de votre projet. Ouf, vous pouvez respirer !
- Vous n’avez pas besoin de lui traduire les termes techniques qui forment le quotidien de votre métier : les startups baignent dans le monde du Web, et savent ce que c’est qu’un framework, le cloud ou le Javascript. Indice : si votre client ne connaît aucun de ces termes, sans doute n’avez-vous pas en face de vous une vraie startup.
- Avec une startup, tout est à inventer : il n’y a pas d’existant avec lequel composer, pas de résistance au changement. Pour des créatifs, cette possibilité de partir de zéro représente un espace de liberté formidable.
- La communication et la génération de lead est le nerf de la guerre pour ces jeunes pousses : elles ont généralement besoin de vous pour exister, plus que vous d’elles. En moyenne, plus de 27% de leur budget est consacré à la publicité, afin de se faire connaître.
- Les décisions se prennent rapidement : c’est le gros avantage d’avoir affaire à de petites équipes. Il n’y a pas besoin d’obtenir l’accord de 3 N+ et, un N+2, suivi du feu vert de tout le comité de direction au grand complet pour pouvoir démarrer.
- Les startups peuvent se faire racheter. Si l’acheteur est un grand groupe, votre client peut voir à cette occasion ses ressources doublées.
Pourquoi bosser avec une startup peut tourner au cauchemar : les « contre »
- Parfois, votre client est vraiment trop à la cool… y compris sur le paiement des factures ou le salaire. « Allons, on est potes, on ne va pas parler des choses qui fâchent… » Ben justement, si.
- Ou au contraire, il se prend pour le roi du monde et vous explique votre métier, nonobstant le fait que vous avez 15 ans d’expérience et que lui sort tout juste de l’école…
- Être jeune (35% des dirigeants de startups ont entre 25 et 29 ans) n’empêche pas d’avoir parfois un goût de chiotte, disons-le franchement.
- Selon certaines études, près de deux startups sur trois mettent la clef sous la porte avant même de fêter leurs cinq ans. Pour votre agence, c’est autant de références qui se perdent en cours de route…
- Les startups peuvent se faire racheter : parfois l’acquéreur ne comprend rien à leur métier et gaspille une idée de départ prometteuse, ou alors il cherche tout simplement à tuer dans l’œuf de futurs concurrents, avec une stratégie de la terre brûlée…
Comment reconnaître la bonne startup ?
Votre client vient de réussir sa première levée de fond et vous pensez avoir affaire à la future licorne ? Si c’était aussi simple, le métier de capital-risqueur serait à la portée de tous.
Dans la réalité, la majorité des startups se heurtent à ce qu’elles appellent la vallée de la mort, une période de creux après l’enthousiasme des débuts, au cours de laquelle beaucoup peinent à se développer et à consolider leur modèle économique.
Vous cherchez la startup qui fera battre votre petit cœur et remplira votre trésorerie ? Quelques indicateurs peuvent cependant vous mettre sur la bonne voie.
Par exemple, les jeunes pousses comme cette startup dédié aux Office Manager qui bénéficient d’un accompagnement sont mieux armées pour affronter les caps délicats, et elles affichent des taux de pérennité bien supérieurs à la moyenne.
D’autre part, celles qui ciblent les marchés professionnels – le fameux B2B - ont souvent moins de difficulté à générer du chiffre d’affaires, grâce au simple fait qu’elles s’adressent à des entreprises. Tout ceci sans compter l’appétence actuelle des grands groupes pour l’innovation, qui les poussent à rechercher des startups à soutenir. Preuve en est que cette année encore, la moitié du CAC40 se donne rendez-vous à Vivatech.
Votre client ne répond pas tout à fait à ce profil, mais vous trouvez son idée géniale ? In fine, n’oubliez pas que ce qui compte vraiment, c’est de choisir les clients avec lesquels la relation professionnelle est au top. En effet, start-uppeurs ou pas, les serial entrepreneurs sont souvent des gens qui savent rebondir : le jour où une de leurs boîtes rencontre le succès, vous voulez qu’ils se souviennent de vous.